La même litanie
Suit les pas des assassins
C'est le retour du deuil
Le retour des drapeaux
Et des petites bougies
Déposées sur le seuil
Cours cours
Ne te retourne pas
Laisse ce monde à ceux
Qui veulent le briser
Le nôtre est ailleurs
Le nôtre est bleu comme une orange
Il y a tant à faire
Prends ma main
Et regarde
On ne voit bien qu'avec le cœur
Nous irons par les chemins
Nous irons où tu voudras
Heureux comme avec une femme
Crois-moi
L'infini nous attend
Laisse ta peur au milieu du fracas
Laisse ta haine enterrée derrière toi
Ne te fais pas soldat
Tu nourrirais la bête
La vraie guerre est en toi
La vraie vie est ailleurs
Stagire - Page 7
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Après Berlin
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L'indispensable
Il y a dans le métier d'enseignant quelque chose d'indispensable
et d'infiniment précieux : pendre soin de ses élèves pour que
petit à petit ils apprennent et réussissent chaque jour un peu mieux
que la veille.
Mais il y a aussi quelque chose d' infiniment triste et désagréable,
c'est quand on s'aperçoit qu'on a négligé, parfois, cet indispensable.Lien permanent Catégories : Journal -
Douces aventures de l'enfance
Les petits enfants jouent dans la cour,
Trois ans, ou peut-être quatre, ils courent.
L'un d'entre-eux s'en va s'aventurer
Dans un trou de la haie de laurier.
Un autre le rejoint en secret,
A petits pas ils montent au palais
Des douces aventures de l'enfance, entre la clôture et la haie.
Et c'est la jungle extraordinaire,
Le royaume de l'imaginaire...
Les explorateurs se font la belle
Sur les bords de l'école maternelle.
Sans le savoir, là, entre deux rires,
Ils fondent leur plus beaux souvenirs
Des douces aventures de l'enfance, entre la clôture et la haie.Lien permanent Catégories : Poèmes -
Suspension
Suspendu dans un moment vide
A l'arrêt les yeux ouverts
Ne voyant pas même l'absence
Immobilité de la durée
Comme un oubli de soi
Pas même l'appel d'un geste
Pas même une sensation
Puis de nouveau la conscience
Le premier mouvement et la première question
Que suis-je au monde à tous ces moments perdusLien permanent Catégories : Poèmes -
L'accablement
Ça te tombe sur le dos, paf, et tu t'englues.
Et tu t'en veux. Tu t'en veux et tu t'englues encore plus. Car en plus de l'abattement
voilà la honte de ta propre faiblesse, et paf, c'est l'accablement qui t'accable.
Connement mais sûrement comme si tu t'étais pissé sur les pompes avant de monter dans le bus.
Et c'est soudain ta vie entière qui pue la pisse, de ton premier cri à ta dernière érection.
Tu sais bien qu'il va falloir te reprendre, mais en attendant c'est de ton whisky irlandais
que tu reprends, lui au moins il te réchauffe, et il te dilue.
Grâce lui, pour un moment, tu t'englues plus légèrement, c'est déjà ça.
Les autres ne te serviront à rien, la vie est belle et tout le toutim, ils vont te servir
ce que tu leur servirais, de la merde avec des mots autour.
Alors, le whisky se vide, et tu finis presque par en rire, tu ricanes de ton accablement,
c'est bon signe. T'approches du seul moment qui compte, celui où tu tombesLien permanent Catégories : Journal