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Poèmes - Page 11

  • Après l'amour, 2

    Peau brûlante dans le froid de novembre


    Étrange sensation
    Ma  peau est brûlante
    Ma peau est Frontière
    Entre le chaud et le froid
    Le dedans le dehors


    L'air froid de novembre nimbe mon corps
    Chaud
    Ma peau barrière fumante
    Marque la limite et
    Me rend étanche au monde


    Mais je sais que je chauffe
    Bien au-delà de moi
    Ma chaleur se diffuse
    A l'air froid près de moi


    Nu sur mon lit
    Rayonnant de chaleur
    J'irradie la froideur d'un matin de novembre

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  • Petit monsieur petit papa

     

    Petit monsieur petit papa

    Ton fils vient de cogner

    Sur une fillette qui refusait

    De se laisser humilier


    Et toi sans vergogne

    Tu l'excuses éhonté

    Le monde c'est pas les bisounours

    Dis-tu

    Et puis elle l'avait insulté

    Un jour

    On ne sait plus bien quand

    C'est sûr


    Petit monsieur petit papa

    Un jour peut-être

    Te feras-tu cogner

    Par un fils qui te refusera

    Le droit à la dignité

    Comme il l'a refusé hier

    A cette fille qui elle aussi

    L'avait c'est sûr

    Bien mérité

     

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  • Impudence et imprudence

    Hier j'étais las, triste et morne

    Comme un drapeau en berne.

    Je ne m'explique pas cet étonnant manège

    Les hauts et les bas du carrousel de l'âme.

     

    Peut-être ai-je eu :

    Quelques émotions et un peu de douleur,

    Un zeste de déception, une pincée de rancœur,

    Un repas de famille et des hémorroïdes …


    Il n'en faut pas plus

    Pour manquer de tonus.

     

    (J'ose la rime en -us

    C'est bizarroïde

    Quand l' mot hémorroïde

    Est dans le processus!)


    Mais s'il faut montrer son cœur

    Autant montrer son cul

    Après tout c'est pareil

    C'est la même impudence

    Et la même imprudence.

     

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  • J'ai gardé de toi

    J'ai gardé de toi

    Tant de petits bonheurs

    posthumes

    Ils égrainent ma demi-vie

    Je les repasse parfois

    Pour m'en faire un manteau

    Aux poches pleines de souvenirs

    J'y pioche et piocherai encore

    Pour y trouver alors

     

    Ma première montre

    Mon premier stylo plume

    Et si précieux trésor

    Mon premier dictionnaire

     

    J'y trouverai aussi

    Des odeurs de cuisine

    Ta soupe aux vermicelles

    Ton ragoût de p'tits pois

    Ce salmi de palombes

    Plombées par mon grand-père

    Et ce poulet rôti

    Dont nous rêvions déjà

    Depuis Mantes-La-Jolie

     

    J'y trouverai aussi

    Ces longs voyages en train

    Cette gare d'Austerlitz

    Qui est ma préférée

    D'où partaient les Corails

    Si compartimentés

    Et toujours décorés

    De photos noir et blanc

     

    La nouvelle Montparnasse

    Garnie de TGV

    M'a toujours rebuté

    L'hiver comme l'été

    Elle est moche voilà tout

    Et c'est à Austerlitz

    Que je retrouve encore

    Mes souvenirs à quai

     

    Je me souviens l'été

    D' la rue Édouard Ferret

    C'était multicolore

    Des bouquets de tulipes

    Des massifs de jacinthes

    Des parterres de violettes

    Et des rosiers immenses

    Qui embaumaient la rue

    Et au fond du jardin

    De prétentieux glaïeuls

    Que tu raccourcissais

    Pour orner le salon

     

    Je me souviens l'hiver

    Nous venions à Noël

    Je retrouvais alors

    La grande cheminée

    Comme une Sainte Chapelle

    Où nous autres tous ensemble

    Nous sourions encadrés

    Comme des images pieuses

    Des rappels de bonheurs

     

    Dans ce joli foyer

    J'y ai plongé mes yeux

    Jusqu'à l'adolescence

    Je m'y suis vu Vulcain

    Forgeant mes premiers mots

    Forgeant mes premiers rêves

     

    C'est là qu'un jour

    Je croyais me cacher

    Mais toi tu m'as surpris

    Un cigare à la bouche

    Fauché à mon grand-père

    Et j'ai nié éhonté

    Sous le regard aimant

    Des bonheurs encadrés

     

    Le soir à la télé

    Il y avait de Funès

    Ou parfois Intervilles

    Ou encore Columbo

    Tu t'endormais toujours

    Dans le canapé lourd

    Et d'un pas embrumé

    Tu t'en allais au lit

     

    Tes pas sur le carrelage

    Faisaient un son étrange

    J'y pense et je souris

    Et je sais que mes sœurs

    L'aimaient autant que moi

     

    J'entends encore ton pas

    J'entends encore ta voix

    J'entends encore ton rire

    Je crois

    Je voudrais tout garder

    Je voudrais tout décrire

    Pour ne rien oublier

    Je ne veux pas choisir

    Je veux tout conserver

     

    Comme ce petit jouet

    Que tu m'avais offert

    Un petit Playmobile

    Pour me désennuyer

     

    Je m'ennuyais c'est vrai

    Mais j'étais si heureux

    Moi si mélancolique

    Mais j'étais rassuré

    Moi l'enfant apeuré

    Et j'aimais mon ennui

    Qui n'en était pas un

    Ce petit Playmobile

    M'eut l'air si incongru

    Comme un soldat venu

    Pour un autre combat

    Qui n'était pas le mien

     

    J'y trouverai aussi

    Mon aube de communiant

    Plus un voyage à Lourdes

    Quelques jours du Seigneur

    L'dimanche à la télé

    En plumant le poulet

    Drôle d'odeur de Sainteté

    Mais quel goût il avait !

    Ce poulet clérical

    Il valait bien une messe

    Et nous étions heureux

    Tous autour de la table

     

    J'y trouverai parfois

    Quelques mots de patois

    Et une chanson d'enfance

    Aux accents fabuleux

    Des disputes mémorables

    Avec l'homme de ta vie

    Des colères formidables

    Assénées en Gascon

     

     

    J'en oublierai peut-être

    Et j'en oublie déjà

    Mais je ne t'oublierai pas

    Jusqu'à mon mon dernier jour

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  • Pantoum pour un indien

    J'ai longtemps rêvé que j'étais un indien

    Indien d'Amazonie ou du Colorado

    A l'ombre d'immense tours je n'avais peur de rien

    Le rêve m'était déjà plus doux que mon fardeau


    Indien d'Amazonie ou du Colorado

    Je parlerai aux esprits au milieu de mes transes

    Le rêve m'était déjà plus doux que mon fardeau

    Ces rêves que j'ai gardés comme sceaux de mon enfance


    Je parlerai aux esprits au milieu de mes transes

    La Nature m’écrira une forêt de symboles

    Ces rêves que j'ai gardés comme sceaux de mon enfance

    Avec comme emballage le parfum de l'école


    La Nature m’écrira une forêt de symboles

    Je boirai ses secrets dans le creux de mes mains

    Avec comme emballage le parfum de l'école

    Je rêvais que la vie serait meilleure demain


    Je boirai ses secrets dans le creux de mes mains

    La pluie du Grand Esprit éclaircira mon âme

    Je rêvais que la vie serait meilleure demain

    Plus je fermais les yeux plus grande était la flamme


    La pluie du Grand Esprit éclaircira mon âme

    Je deviendrai alors le plus grand des guerriers

    Plus je fermais les yeux plus grande était la flamme

    Je partais de chez moi en quête d'amitiés


    Je deviendrai alors le plus grand des guerriers

    On vantera ma force ma vaillance ma bravoure

    Je partais de chez moi en quête d'amitiés

    Parfois j'osais sourire en quête d'un grand amour


    On vantera ma force ma vaillance ma bravoure

    Quand j'irai au combat je s'rai prêt à mourir

    Parfois j'osais sourire en quête d'un grand amour

    Dire que j'osais si peu c'est encore trop peu dire


    Quand j'irai au combat je s'rai prêt à mourir

    Héros de ma tribu je n'aurai peur de rien

    Dire que j'osais si peu c'est encore trop peu dire

    J'ai longtemps rêvé que j'étais un indien

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