Chemin des bennes

Sur le chemin des bennes

Je longeais l'autoroute

Près du bord de la ville

Rampant coûte que coûte

 

De grands monstres de fer

Plantés haut dans le ciel

Écrasent l'horizon

Jusqu'aux mornes nuages

 

Le temps est attaché

Au progrès suspendu

Sur ce chemin des bennes

Il s'est mis à pleuvoir

 

Que de tristes images

Dans mon horloge à voir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette femme et sa mère

Parfois, il me tombe dessus

De drôles de sensations.

 

Comme tout à l'heure

Dans ce parking désert,

Où j'ai croisé le regard

D'une femme et sa mère.

 

J'aurais voulu les connaître,

Savoir leurs rires,

Leurs pleurs,

Les blessures de leur corps

Et les bleus de leur âme.

 

Je les sentais si proches,

Comme un autre moi-même

Dont je ne saurais rien.

 

Un mystère merveilleux

Derrière un simple voile.

Juste un peu de fumée

Facile à dissiper.

 

Le vent d'une parole

Aurait pu y suffire

Et me faire découvrir

Une femme et sa mère

 

Tu étais si belle

Tu étais si belle toi que j'ai tant aimé

Combien de fois en ai-je eu le souffle coupé

Je me souviens de ton visage aimé

Si beau si lumineux

Source infinie où j'abreuvais ma joie

Et ton regard mon amour

Ton regard écho de mon âme

C'est fini à présent

Fini

Comme une vie morte

Un amour qui n'est plus

Mais j'ai revu ton visage

J'ai retrouvé ta grâce

Sourit à ton sourire

Je me suis souvenu

Mais je ne t'aime plus

 

Fanatiques

Depuis le temps que les hommes meurent
Nos épaule sont lourdes du cri des assassins
Allez à l'abattoir au son de l'angélus
Suivez la voix du muezzin
Et n'oubliez pas le rabbin
Les fanatiques me fatiguent
Leurs mains puent le sang
Leurs cœurs puent l'égout

A bas la religion hommes de peu de foi
L'homme est un dieu pour l'homme
Telle est ma dévotion
Et tous vos fanatismes me donnent la nausée
J'aimerais vous haïr
Mais c'est l'Homme que je pleure

Je savais pas Charlie

J'étais tranquille j'étais assis
Je crois même que j'étais assoupi
D'autres livraient le combat pour moi
Ouvraient leur gueule donnaient d' la voix

Ils le faisaient avec courage
Jusqu'à ce jour de carnage
En défendant la liberté
Et en croquant l'humanité

J' savais pas qu' Charlie c'était moi
J' savais pas qu' Charlie c'était toi
J' savais pas que j'étais à genoux
Tandis que lui luttait debout