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Ombrie, voyage intérieur : les places

S’il y a un élément architectural qui  résume pour moi l’Italie c’est bien la place. C’est le lieu par excellence où la fameuse dolce vita imprègne l’esprit et le corps à travers une expérience singulière et apaisante.

Je me souviens de Florence, de Sienne, de Bergame, d’Asti, de San Gimignano, de Volterra ou de Catane et toujours ce sont les mêmes sensations qui me reviennent.  Etrangement les grandes villes comme Rome, Milan ou Turin ont des places plus singulières. Elles sont bien sûr plus grandes que celles des villes de province et souvent plus imposantes mais elles n’offrent pas cette expérience qui me plaît temps. J’ai l’idée que dans la grande ville, la piazza n’est qu’un lieu de transition, un nœud servant de passage, un espace urbain de dé-placement. En revanche, il me semble que dans une petite ville italienne dont les rues et les maisons abritent les hommes depuis le Moyen-Âge ou la Renaissance, la piazza est le lieu où l’on s’arrête, l’endroit où on se rend et où l’on reste « en place ».

En arpentant ces derniers jours les villes de Pérouse et Assise j’ai retrouvé cette certaine idée de la dolce vita que j’ai forgée, je crois, lors de mon premier séjour en Italie en découvrant  la Piazza della signora à Florence. C’est là que j’ai ressenti pour la première fois  cette profonde émotion de douceur et  de tranquillité. Plus précisément, c’est là que j’ai découvert cette expérience esthétique si précieuse, faite de la fascination béate devant la beauté de l’espace et de cette expérience si particulière du temps ressenti à travers une intense contemplation de la durée et de la profondeur de l’instant. A Pérouse, la Piazza Matteotti, et à Assise la Piazza del Comune m’ont toutes les deux offert le bonheur de retrouver cette expérience primitive. J’ai à nouveau ressenti ce délicieux plaisir d’être simplement ici et maintenant, hic et nunc comme disaient les Romains.

Malheureusement,  je ne peux rester à demeure  et me détacher éternellement du monde. Il faut bien partir et laisser la beauté et le temps suspendu  d’une petite piazza d’Italie. Je ressens en partant presque comme un arrachement et je me console en espérant qu’il y aura bien quelque chose de cette place qui durera encore un peu en moi, bien en place.

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