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Ombrie, voyage intérieur : l'horizon et le ciel étoilé

Nous sommes à la campagne, en Ombrie. Nous habitons dans une vieille ferme aux murs épais et tapissés de chaux à l’intérieur. Pour accéder à la maison il faut quitter la route et emprunter sur deux kilomètres un étroit chemin caillouteux à flanc de colline. La ferme est bordée de champs et d’oliveraies, et vers l’Ouest, la colline descend lentement vers un lac qui sert d’abri aux oiseaux migrateurs. Au-delà du lac s’étend la Toscane et  une élégante chaine de petites montagnes. Au sommet de l’une d’elle trône la cité de Montepulciano, où nous avons séjourné il y a quelques années. Ce bijou de l’architecture de la Renaissance Toscane se découpe à l’horizon avec une étonnante précision et le soir venu, le soleil rougeoie en descendant  derrière les  montagnes. Alors, elles se parent d’étranges couleurs, d’abord un camaïeu de bleus  colore les pentes et les reliefs  puis la montagne prend la couleur d’une aubergine sombre et mate avant de devenir tout à fait noire. C’est à ce moment, tandis que le crépuscule offre encore au ciel ses dernières lueurs, que Vénus apparait et que la montagne couronnée de sa cité toscane se détache en ombres chinoises.

Je suis sur une petite terrasse de la ferme, en haut d’un d’escalier qui nous élève  à quelques mètres du sol et je regarde l’horizon. Où que mon regard se pose, il embrasse l’espace jusqu’aux bords du monde. Je me régale  de cet horizon infini. Moi, le citadin reclus, dont le regard bute sans cesse sur un mur, dont le regard se cogne aux façades de béton à chaque coin de rue, je retrouve enfin l’espace,  son immensité étalée à perte de vue. Je me sens en rémission, comme si je retrouvais  après longtemps de privation la plénitude de mon corps.

Après que la nuit est venue et que l’horizon disparaît dans l’obscurité, les étoiles apparaissent à leur tour. Le spectacle du ciel étoilé provoque en moi une admiration profonde. C’en est fini du pauvre ciel parisien, pollué par nos lumières citadines qui nous privent scandaleusement du bonheur sans nom que l’on ressent dans la contemplation du ciel étoilée.  N’est-ce pas une des formes les plus perfides de la barbarie de notre civilisation que de nous priver de cette expérience immémoriale ?

J’ai retrouvé le ciel étoilé. Assis sur une des marches de l’escalier de pierre, je retrouve aussi ce geste si naturel, je lève la tête et je regarde les étoiles.

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