Le dormeur se débat dans un songe étrange.
Il y a peu de lumière.
Il reconnaît une salle close.
Des êtres enfermés s'y déchirent.
Puis ce sont les cris, les pleurs et les insultes qui peuplent son rêve impossible.
Le sommeil l'enserre plus fort et le rêveur manque d'air.
Suffocant, il se réveille au milieu de l'angoisse.
A mesure que sa conscience émerge, l'angoisse reflue
Et le dormeur comprend que ce n'était qu'un rêve.
Mais la mémoire revient, cruelle seconde vague,
Et forme un tourbillon qui le replonge dans la tristesse.
Pas de soulagement pour le dormeur éveillé :
Le rêve d'aujourd'hui était un souvenir.
Stagire - Page 18
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Le dormeur éveillé
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Vertige
Le vide.
Sans pensée, sans sensation.
Un trou d'être.
Ne reste que la vision de ce qui est autour de moi.
Seules preuves de ma non-mort, ce mur, cet évier et ces quelques assiettes.
L'espace où je me meus n'est plus qu'une image vidée de son étendue.
Le temps est arrêté, suspendu, différé.
Je regarde ce moment vidé de moi-même et j'ai envie de mourir.
Fin du vertige, retour à la vie.Lien permanent Catégories : Poèmes -
Amour défendu
Après longtemps d'absence
Je retrouve le chemin si connu.
La porte est là. Dernier silence
D'un amour défendu.
J'ouvre …
Ton visage. Ton regard. Ton sourire.
J'en tombe en moi dans le trouble que j'éprouve,
J'en rêve encore et je n'ose te le dire.
La porte est là
Je sors et sors encore.
Paria d'un amour que tu n'as pas.
Je crois.Lien permanent Catégories : Poèmes -
Muse infidèle
Toi ma muse infidèle
Qui m'use patiemment
Et se moqu' constamment
Je te connais rebelle
Tu ris semant le sel
Du doute sur mes plaies
Que tu marques à la craie
Du sceau rouge vermeil
Des rêves qui me hantent
Comme les rêves d'un fou
Tant me tance le goût
De tant d'amours dolentes
Je t'aime si souvent
Sans agapes charnelles
Mes vers et mes bouteilles
Vidés bien tristement
Sont la preuv' mon amie
Que c'est bien de l'amour
Qui vient jour après jour
Abreuver ma folie
Toi ma muse infidèle
Je te connais les traits
D'une femme que j'ai
Connu un jour si belleLien permanent Catégories : Poèmes -
A mon père
Cette nuit tu me manques tant.
J'aurais aimé te dire ce que j'ai sur le cœur.
J'aurais aimé t'entendre me dire que ce n'est rien.
Mais je suis seul et las.
La vie n'a pas voulu que tu sois mon pilier.
Je ne peux que rêver quelques mots claudicants,
Tandis que le sommeil chasse mon insomnie,
Mes mauvaises pensées et ma mauvaise humeur.
Les yeux clos dans ma demi-veille je sens que je souris
Et je t'entends me dire du fond d'un rêve ancien :
« Allez, au lit. »Lien permanent Catégories : Poèmes