D'abord placer ses pions et ses pièces, bien jauger l'adversaire. Prendre une légère inspiration,
puis avec plaisir, se lancer dans l'action.
J'ai pris les blancs , j'aime pas les noirs, et j'ai choisi mon ouverture. Ce sera un début ouvert : faut qu'ça bouge dès les premières touches.
E2-E4, F1-C4 et je prépare mon cavalier.
A moi le centre de l'échiquier, toujours le centre à l'ouverture !
C'est là que je me bats, pied à pied. Le centre sera à moi ou il n'y aura pas de centre.
L'ennemi est coriace et ne recule pas devant mon italienne.
Il m'a même cloué une pièce sur ma droite et je manque d'espace pour bien sortir à gauche.
Il a un pion de moins et deux autres doublés. La partie se fige, le centre se bloque et je fais mon premier bilan : j'ai pour moi l'avantage du numéraire avec un pion de plus, mais il a celui du développement et plus d'espace dans son champ.
Nous jouons des coups d'attente , guettons le déclic : une pièce malheureuse rompant l'équilibre, une case abandonnée, une fourchette oubliée.
Impatient je me lance et provoque l'échange, j'ai trop besoin d'espace pour continuer d'attendre.
L'équilibre se rompt et les mouvements se font.
Case à case, coup par coup, on cherche l'avantage et l'enchainement fatal. Après cette tempête, l'échiquier s'apaise.
Je pense à ma défense, je resserre les lignes, du moins ce qu'il en reste.
Tout bas, chacun compte ses pièces.
Les noirs sont un peu mieux et j'ai perdu le trait, depuis ils font le jeu.
Je ne peux que défendre, et mon roi tremble un peu. Encore 2 ou 3 coups et je serai fixé. Sortirai-je de l'impasse, ou tomberai-je sous les coups ?
Je le regarde jouer. Je vois bien qu'à présent il tisse mon Trafalgar.
J'ai perdu tout espoir. Je me rends, les noirs ont gagné.